Le Revermont se situe au pied du premier plateau jurassien, à l’Est de
la plaine de la Bresse. Le vignoble se localise sur des pentes assez
accidentées dont l’altitude varie généralement de 200 à 400 mètres.
Cette roche, perméable et soluble, est très favorable à la vigne et en
particulier aux cépages jurassiens. Par ailleurs, les coteaux adossés au
plateau calcaire ont des sols assez complexes où se
mêlent différentes marnes (bleues, grises, rouges, noires
du lias moyen et supérieur), des argiles du trias et des
éboulis calcaires. Ces marnes, associées à des éboulis de
falaises du bajocien et des argiles du lias, constituent les
meilleures terres à vigne du Jura. Le vignoble
jurassien (voir la carte) appartient aux vignobles
septentrionaux de France avec la Champagne, l’Alsace et la Bourgogne.
Son climat (voir géo/climat) est de type semi-continental et ses
variations climatiques peuvent être brutales. Dans le Jura, l’exposition
sud ou sud-ouest garantit au vignoble un ensoleillement important et
une protection aux vents du sud-est et du nord, "la bise noire". Bien que
de petite surface, le vignoble possède des microclimats assez contrastés
en raison de la morphologie du relief, selon son exposition au soleil, son
altitude et sa pente.
Le vignoble du Jura est l'un des plus vieux de France. Les travaux des
archéologues ont établi que la présence de la vigne remonte au moins à
5000 ans. La Séquanie, qui n’était pas encore la Franche-Comté, et ses
vins, sont évoqués par Pline Le Jeune dans son livre d’histoire naturelle
en ces termes : " […] Ce raisin qui sans apprêt, fournit un vin à saveur
de poix, raisin célèbre du Viennois (Autriche), dont s’est enrichie la
Séquanie […]". Allusion à peine voilée au célèbre cépage savagnin que
nous connaissons aujourd’hui? Le phylloxéra n’atteint le Jura qu’en 1879
à Beaufort et à Arbois en 1886. C'est un jurassien de naissance, Alexis
Millardet , professeur à Bordeaux, qui pose les principes du greffage
des plants sur souches américaines : une découverte fondamentale, pour
l’ensemble de la viticulture mondiale. Il fut également l'inventeur (avec
le chimiste Ulysse Gayon) de la bouillie bordelaise qui permit de
combattre le mildiou.
En 1906, la première coopérative de vinification de France est créée à
Arbois, à l’image des fruitières connues depuis le XIXe siècle pour la
fabrication des fromages de Comté. Des 20 000 hectares de qualités
diverses à la fin du XIXe siècle, le vignoble jurassien se concentre sur
une surface actuelle de 2000 hectares de qualité supérieure. En 1936 et
1937, le Jura obtient 4 Appellations d’Origine Contrôlées : Arbois,
Château-Chalon, l’Etoile et Côtes du Jura.