Magnifique Jura  

 

<< Préc. Suiv. >> Diaporama

Paysages des reculées

        Paysages les Reculées les Cabanes le Vignoble les Pelouses les Lapiaz le Revermont les Tourbières la Haute Chaîne

Les "reculées jurassiennes" ont de tout temps impressionné le

voyageur. Longtemps, lieu de tous les mystères, elles gardèrent une aura

maléfique. Puis, on y vit un cadre romantique, propice à l'évasion et au

rêve. Courtes vallées en " cul-de-sac ", surplombées d'impressionnantes

falaises calcaires, leurs flancs sont généralement creusés de nombreuses

grottes et de rivières souterraines, dont certaines recèlent de splendides

sources et cascades (voir Géo/reculées). L'une des plus belles reculées

domine hiératiquement le village de Baume-les-Messieurs, célèbre pour

son abbaye du VIIe siècle, et ses spectaculaires grottes plongeant

jusqu'à 120 mètres de profondeur ! Tout aussi pittoresque, la reculée de

la Cuisance près d'Arbois, forme un cirque sauvage de roches

calcaires à pic. Celles de la Vallière à proximité de Lons-le-Saunier

et de la Glantine à Poligny, offrent également au regard, leurs

pittoresques hémicycles de pierre blanche incisant l'écrin de verdure du

plateau jurassien. Un ensemble de sites étonnants à la déclivité

stupéfiante !

Ces quatre reculées qui forment espace entre la plaine et le premier

plateau ne sont pas seules. Quelques reculées sont également

identifiables entre le premier et le deuxième plateau. Je citerai la

reculée de Ney, totalement sèche aujourd'hui, et sa voisine la reculée de

Balerne (qui hébergea l'abbaye de Balerne il y a quelques siècles)

d'où resurgit la rivière du même nom.

Outre les magnifiques paysages que la géologie nous a offert, les reculées

sont un espace naturel très particulier, notamment en raison des

multiples falaises qui les accompagnent. Les conditions extrêmes de ce

milieu ont permis l'apparition et le développement de formes de vie

végétale et animale spécifiques. La verticalité, les écarts thermiques

résultant des aléas d'une exposition tantôt à l'ombre, tantôt au soleil

brûlant, l'absence (ou la très faible couche) de sol, font de la falaise un

désert vertical en apparence. La corniche supérieure est le lieu de

conditions écologiques particulières qui rendent ce désert propice à

l'établissement d'espèces à parenté méditérranéenne. Ainsi les ifs,

genévriers, nerpruns côtoient-ils les chênes pubescents.

Parmi les plantes rares qui occupent ces milieux rocheux, il faut citer le

saxifrage du Groënland, dans une situation fragile sur le site de la

Haute Seille et qui demande fraîcheur et humidité! L'Hornungie des

pierres colonise quelques pieds de falaise. Rare, de petite taille et avec

une floraison fugace, il est difficle de la repérer. L'aspidium à soies

raides est une fougère forestière des éboulis, présente sur des pentes

froides. A l'inverse le Stipe penné (protégé) occupe les corniches

ensoleillées.

La documentation natura 2000 : Haute Seille, Cuisance,

minioptères de Schreibers.

 

Une faune riche

Chaleur, lumière et sècheresse attirent une faune thermophile à caractère méridional : mante religieuse, ascalaphes, le

lézard vert, la vipère aspic s'y plaisent. On y rencontrera aussi la Belle Dame, ce papillon migrateur magnifique qui ne

dédaigne pas les chardons. De nombreux oiseaux y trouvent également refuge. Ainsi le pouillot de Bonelli au chant si

particulier. L'hirondelle des rochers, le martinet alpin, le faucon pélerin n'y sont pas rares. Dans la Haute Seille on

trouvera également le bruant fou, le martin-pêcheur d’Europe ou la pie-grièche écorcheur (plus de 30 couples) ainsi

que la bondrée apivore. Le milan noir est également représenté, tout comme le milan royal. Le spectacle du martinet

plongeant de deux cent mètres en quelques secondes et traversant une reculée en tous sens est un moment dont il est difficile de

se lasser. Parmi les mammifères, plusieurs espèces sont protégées : les chauves-souris qui fréquentent les fissures des falaises

mais souvent se reproduisent dans les grottes. Protégés également, le chat forestier, l'écureuil, le hérisson; un poisson : le

chabot et parmi les amphibiens, la salamandre tachetée et le crapaud commun.

 
 

<--  Le fond de la reculée de

Poligny

Les éléments classiques d'une reculée

sont présents :

- la corniche boisée du plateau calcaire

encadre la dépression.

- la base du versant en penteassez forte

est formée dans les marnes du lias.

- la source du ruisseau de la Glantine

émerge au pied du cirque rocheux

terminal.

(vue depuis la route de Chamole)

à droite : la source de la Balerne -->