Magnifique Jura
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Diaporama
En hiver, serpentin dans la tourbière en amont du lac de Remoray.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : les pins à crochet dominent sur le poutour de la tourbière.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : les andromèdes très nombreuses parsément le sol.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : au delà de la lande à callune, quelques bouleaux pubescents se détachent au
milieu des pins à crochet.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : le comaret des marais (ou potentille des marais) est en boutons.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : une ancienne fosse d'extraction, au dessus de laquelle flottent les trèfles
d'eau .
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : au bord de la fosse les rossolis à feuilles rondes (drosera rotondifolia)
croissent au milieu des sphaignes .
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : grossissement - les rossolis montrent leurs perles de rosée à l'extrémité
de leurs poils. A droite, un insecte a été capturé par la fleur.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : les orchis tachetés sont en fin de floraison sauf quelques uns qui laissent
apprécier leur beauté.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : les rhynchospores exposent leurs minuscules fleurs blanches.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : ici, les sphaignes ont pris possession de la fosse, accompagnées de
quelques laiches et trèfles d'eau .
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : le bombement de la tourbière est ici perceptible.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : quelques très belles parnassies des marais agrémentent la lande à
callunes.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : près d'une grande fosse, un étonnant contraste de couleurs.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : en périphérie de la tourbière quelques épicéas sont présents.
La Seigne des Barbouillons, tourbière de Mignovillard : quelques uns sont morts, explosés par la foudre; ils font le bonheur des
pics puis par la suite des chouettes .
Non loin de la tourbière, la grassette , plante carnivore, occupe l'espace.
On peut aussi rencontrer le magnifique géranium des prés ...
...Ou encore admirer l'oeillet superbe .
Il est temps maintenant de faire connaissance avec une ancienne tourbière aujourd'hui couverte (arborée) par opposition à la
tourbière nue (landes à callunes).
Dans la tourbière couverte, le pin à crochet est dominant. Nous sommes dans un paysage de toundra nordique.
Au sol, d'autres variétés de sphaignes ont colonisé l'espace.
On va trouver aussi le lycopode dont les tapis sont absolument magnifiques.
La sporange du lycopode en cours de maturation.
On trouvera aussi l'airelle rouge ...
Ici la vie est dure et les pins à crochet peuvent sécher sur pied. En arrière-plan, quelques épicéas en bordure de la tourbière.
Les fosses sont loin d'être comblées : ici, colonisées par les laiches ...
... ou par les trèfles d'eau .
En lisière de la tourbière nous allons rencontrer quelques jolies fleurs comme l'épipactis de Moeller ...
... ou encore un grand et magnifique épilobe hirsute ...
et un peu plus loin, la campanule fausse raiponce ...
...ou encore l'épipactis atrorubens .
Tourbière des Nanchez à Prénovel - la grande gentiane jaune début juillet.
Tourbière des Nanchez à Prénovel - vue sur la combe, début septembre
Tourbière des Nanchez à Prénovel - gros plan sur la fleur de renouée bistorte
Tourbière des Nanchez à Prénovel - la campanule à feuilles en losange .
Tourbière des Nanchez à Prénovel - tapis de rossolis (drosera) à feuilles rondes .
Tourbière des Nanchez à Prénovel - à proximité de la tourbière : laîches, roseaux, saules ...
Tourbière des Nanchez à Prénovel - la potentille tormentille .
Tourbière des Nanchez à Prénovel - le comaret des marais .
Tourbière des Nanchez à Prénovel - l'orchis tacheté .
Tourbière des Nanchez à Prénovel - la prêle géante a envahi le ruisseau.
Tourbière des Nanchez à Prénovel - roseaux en bordure du ruisseau.
Tourbière des Nanchez à Prénovel - une renoncule : le populage des marais ?
Tourbière des Nanchez à Prénovel - dans une prairie proche, le silène fleur de coucou .
Tourbière des Nanchez à Prénovel - la carline acaule, sous variété caulescens (simplex) à tige de 10/20 cm
Tourbière des Nanchez à Prénovel - gros plan sur une drosera qui s'expose au soleil de fin d'été.
Tourbière des Nanchez à Prénovel - la callune est fleurie.
Tourbière des Nanchez à Prénovel - la succise des prés
Tourbière des Nanchez à Prénovel - l'aconit napel , si beau mais si dangereux.
Les Tourbières
Paysages
les Reculées
les Cabanes
le Vignoble
les Pelouses
les Lapiaz
le Revermont
les Tourbières
la Haute Chaîne
Parmi les milieux qui contribuent à la diversité des paysages francs-
comtois, les tour-bières ont une place de premier ordre et une valeur
patrimoniale tant sur le plan scientifique qu'esthétique. 361 tourbières
ont été recensées pour une surface de 2800 hectares qui se répartissent
en 108 sites pour les Vosges comtoises et 253 sites pour le Jura . Les
tourbières régionales ont une histoire qui commence il y a 15000 ans. Les
glaciers , ces sculpteurs de paysage, vont se réfugier dans les hautes
vallées des Alpes suite au réchauffement climatique, laissant des cuvettes
qui s'imperméabilisent progressivement, créant ainsi de petits lacs. Des
précipitations importantes (1,20 à 2 mètres/an - supérieures à
l'évaporation des sols et à la respiration des végétaux) sont nécessaires et
une moyenne de températures annuelles inférieure à 7°C est favorable.
Le froid ralentit la décomposition des débris végétaux sans entraver le
développement des mousses. Les végétaux colonisent donc
progressivement le lac glaciaire et les parties mortes des plantes
s'accumulent puis se transforment lentement en tourbe. Dans un
premier temps, la tourbe se forme en dessous de la nappe d'eau. Les
sphaignes , mousses à croissance verticale infinie, sont les chefs
d'orchestre de l'opération : pendant que la partie supérieure se
développe, la partie inférieure se transforme en tourbe. Capables
d'absorber plus de 30 fois leur poids en eau, elles forment des tapis
évaporant plus de 2 fois plus d'eau qu'un milieu d'eau libre ce qui
refroidit le milieu. Il n'est pas rare qu'il gèle en plein été! Sur la
tourbière, l'absence d'oxygène tue les bactéries ce qui rend la
minéralisation très faible et impossible un développement normal de la
végétation. La tourbe est donc un substrat organique très pauvre.
L'apport des tourbières est primordial dans le domaine de la
reconstitution des climats. Les conditions physico-chimiques qui règnent
dans ces milieux permettent la conservation des pluies de pollen depuis
des milliers d'années. On peut ainsi établir la succession des différents
peuplements végétaux pour une région donnée ce qui permet de
reconstituer les paramètres climatiques des différentes époques.
Une flore très bien adaptée
Pour pouvoir survivre dans ce milieu très particulier, les plantes ont
développé des stratégies très différentes : certaines (canneberge et
andromède ) vivent en symbiose avec des champignons au niveau
racinaire qui leur permettent d'utiliser l'azote organique. D'autres
(rossolis , grassettes et utriculaires ) sont carnivores; grâce aux
goutelettes visqueuses observables à l'extrémité de leurs poils, elles
attirent et piègent de petits insectes qui seront digérés au moyen
d'enzymes produits par les feuilles. Seule une infime partie de l'eau
présente étant utilisable par les végétaux, on ne s'étonnera pas de trouver
dans la tourbière des plantes adaptées à la sécheresse : bouleaux
pubescents et pins à crochets. La tourbière évolue d'ailleurs vers un
équilibre correspondant à une forêt de pins à crochet .
Une faune originale
Les libellules, magnifiques carnassières, sont bien présentes tout comme
de nombreux papillons dont certains fort rares (crambus alienellus
par exemple ou encore le nacré de la canneberge dont la chenille se
nourrit uniquement de cette plante). Les araignées sont bien
représentées mais on ne trouve aucune espèce de poisson. Reptiles et
amphibiens constituent la majorité des vertébrés présents parmi
lesquels il faut signaler la forme noire de la vipère péliade (pdf). Une
seule espèce de lézard est présente : le lézard vivipare qui garde ses
oeufs à l'intérieur du corps jusqu'à l'éclosion. Grenouilles et tritons sont
présents. En ce qui concerne les oiseaux, seul le pipit farlouse niche au
sol de la tourbière. Rares sont les mammifères hormis les rongeurs.
La tourbière du Nanchez à Prénovel
Outre la saigne des barbouillons de Mignovillard, le diaporama vous
propose un autre paysage de tourbière : celui de la combe du nanchez à
Prénovel. Localisé dans une combe marneuse étroite et s'étirant au pied
des flancs abrupts du Crêt des Bois, ce site présente trois petites
tourbières dont deux occupent le centre d’une dépression, quelques
fossés témoignant de leur exploitation passée. Les méandres du Bief de
Nanchez enserrent la troisième (Prénovel-de-Bise) avant de quitter la
combe par une cluse et disparaître dans une perte.
L’intérêt du marais de Prénovel réside surtout dans le
développement important de tourbières matures, peu
perturbées, ayant atteint un stade d'évolution maximum
que l'on estime stable à échelle humaine, en équilibre
avec les conditions hydriques et climatiques actuelles. Un
sentier d'interprétation a été aménagé et balisé
permettant à tout un chacun de découvrir à son rythme
ce milieu particulier.
Comme très souvent dans cette région, il convient de
revenir plusieurs fois sur le site à des saisons différentes
pour en apprécier toute la richesse de couleurs, d'ombres
et de lumières. Et peut-être aurez-vous la chance
d'apercevoir le cuivré de la bistorte ou l'azuré du
serpolet , deux papillons en grand danger d'extinction et
bénéficiant d'une protection nationale. Plus d'infos sur
la tourbière des Nanchez.
Les tourbières de Frasne Avec 154 hectares, la réserve naturelle est la plus vaste de la région; elle se compose de zones de hauts-
marais mais aussi de bas-marais et de prairies paratourbeuses. L'importance de son patrimoine écologique
est d'ordre international car on y recense plus de 25 espèces végétales protégées. Notamment le saxifrage
oeil-de-bouc . Les oiseaux tels que le courlis cendré ou la bécassine des marais ainsi que les insectes
avec la leucorrhine à gros thorax sont également remarquables. Elle a été inscrite en 2003 avec la vallée
du Drugeon au réseau des sites de RAMSAR qui rassemble les zones humides les plus remarquables de la
planète.
Un sentier de découverte sur pilotis d'environ 800 mètres a été aménagé et des tables d'interprétation
expliquent l'intérêt de la conservation des tourbières. En dehors du sentier l'accès est interdit (protection de la
nature et dangerosité du site).
L'exploitation de la tourbe Par sa composition (60% de carbone et 30% d'oxygène) la tourbe est un combustible au pouvoir
calorifique faible (50% de moins que le bois) et qui dégage fumée et odeurs désagréables. Elle fut
toutefois exploitée localement jusqu'aux années 1950.
Les tourbières comtoises étaient le plus souvent propriétés communales, exploitées avec un front
de taille unique et gérées selon un système d'affouage (un lot tiré au sort par famille). A la "seigne
des barbouillons" à Mignovillard, après extraction à l'aide d'outils spéciaux, les blocs sèchaient à
l'air libre deux mois durant, puis complétaient le bois de chauffage. Chaque famille disposait
d'environ 16 m3 par an.
L'industrie locale (verrerie, salines et métallurgie) utilisa également la tourbe comme combustible.
➽ documentation : "réserves naturelles de Franche-Comté" (fascicule disponible gratuitement au conseil régional de FC ),
➽ "la Seigne des Barbouillons ", association à Mignovillard, pour son travail de protection de la tourbière du même nom.
➽ Site internet : L'intérêt des tourbières de FC ainsi que les atteintes aux tourbières . Documents téléchargeables .
➽ Recherche : dynamique du pin à crochet dans la tourbière de Frasne (pdf ), tourbières : puits de carbone (pdf ) - extraits du bilan 2004/2007 du laboratoire de chrono-écologie UMR6565
CNRS à Besançon, Directeur Hervé Richard.
➽ Mes plus vifs remerciements à M.R.Nodin, mon guide si passionné qui m'a fait découvrir ces magnifiques tourbières, milieu totalement à l'opposé du karst jurassien.