Magnifique Jura  

 

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la Haute Chaîne

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La Haute Chaîne (Jura interne) est l'une des quatre unités structurales qui par son

relief et sa structure plissée, constitue l'axe majeur du massif. Elle seule se prolonge au

nord-est et au sud vers des extrémités amincies (voir la carte). Ce fort relief

montagneux comporte des plis plus accentués au Sud qu'au Nord. Il est recoupée par

des cols ou par d'étroites cluses qui permettent les communications entre

Suisse et France. Au Sud du Jura, débute au col de la Faucille l'anticlinal

des Monts-Jura dont la voûte constitue les plus hauts sommets du

massif : le Grand Crêt d'Eau (1621 m), le Reculet (1717 m), le plus haut

sommet : le Crêt de la Neige (1720 m) et le Colomby de Gex (1688 m).

Les importantes falaises de la Haute Chaîne sont formées de calcaires de

teinte claire (Jura blanc) appartenant au Jurassique Supérieur (-161 à

-145 Ma). Cette période est marquée sur toute la région par une

sédimentation marneuse (Oxfordien) puis la prédominance de dépôts

essentiellement calcaires (Kimméridgien puis Tithonien). Outre la

présence de vastes lagunes périodiquement asséchées, la présence de

constructions récifales (à éponges et à coraux) est attestée.

A la fin du Tertiare, le Jura formait une sorte de cap séparant les

dépressions suisse et bressanne dans lesquels se déposent des sédiments

détritiques, marins puis lacustres appelés "molasse" alors que la

surrection alpine a déjà débuté. La Haute Chaîne est constituée de la

partie la plus proche des Alpes et a donc subi plus fortement la poussée

alpine. Celle-ci s'est exercée aux Miocène et Pliocène (de -23 Ma à -2

Ma), horizontalement dans le soubassement jurassien. La compression

en résultant a eu pour effet le plissement de la couverture sédimentaire

et à l'ouest le chevauchement du bord du Jura sur la Bresse.

Beaucoup plus tard, au quaternaire, les Cluses et les combes se creusent

sous l'effet de l'érosion due aux glaciers. Il y 20 000 ans, la calotte

glaciaire jurassienne épouse la forme du massif jurassien actuel et

culmine à 1800 m d'altitude. Sur le flan Est, le grand glacier alpin vient

buter contre le glacier jurassien vers 1200 m d'altitude. Paradoxalement,

les plus hauts sommets du Jura ne sont pas recouverts par le glacier et

forment de petits îlots de terre hors glace. L'érosion des roches a débuté

dès que les terres ont émergé et formé un continent. Dans le Jura,

l'érosion a été très active, entaillant et rabotant les reliefs du massif,

enlevant jusqu'à plusieurs centaines de mètres d'épaisseur de roches. Les

éboulis qui tapissent le pied des falaises illustrent la permanence de

l'érosion et la lente évolution du paysage actuel.

 

Le panoramique du Crêt de la neige

Le sommet du Crêt de la Neige offre un panorama exceptionnel sur 330°. Seule une pinède empêche une

vision totalement circulaire. La photo panoramique (10 000 x 600 pixels) débute à l'orientation ENE avec

au loin les Alpes Suisses. Un peu à droite, à l'orientation SE, le massif du Mont Blanc occupe l'Horizon. Au

pied, Genève et le Pays de Gex. Un peu plus loin, à l'orientation SSO, le sommet voisin du Reculet, 2ème plus

haut sommet du Jura. Puis nous allons remonter toute la vallée de la Valserine de SO à N, coincée entre la

Haute Chaîne et l'anticlinal qui lui est parallèle jusqu'à Bellegarde. Le village de Lelex apparaît au fond de la

vallée, 850 m plus bas. Enfin à l'orientation N, nous distinguons le sommet de la Dôle avec son dôme

caractéristique destiné à la sécurité aérienne de l'aéroport de Genève-Cointrin.

 

➽  documentation : "Jurassique... Jura - Métamorphoses d'un paysage" (déjà cité, voir en page "Géo/Géologie"),

➽ "Randonnées dans le Jura - Suisse et France", de A et J. Renac aux éditions Glénat.

 

Randonnée au Crêt de la Neige

Cette randonnée propose de parcourir les différents étages relatifs au combat que mène la végétation pour survivre aux

conditions devenant toujours plus extrêmes avec l'altitude.

Le Crêt de la Neige abrite une flore d'une richesse exceptionnelle qui mérite de nombreuses visites si l'on veut en apprécier

toute la diversité. Au départ, la forêt de hêtres et d'épicéas l'emporte. On y trouvera les plantes habituelles des milieux ombragés

et humides : barbe de bouc, véronique à feuilles d'ortie, lis martagon, campanule rhomboïdale, céphalanthère blanche et

ancolie noire.  Peu à peu, les épicéas se font rares pour céder la place à une hêtraie pure dans laquelle on trouvera : l'oxalis

petite oseille, le maïanthème à deux feuilles et une orchidée, l'épipogon sans feuilles. Un peu plus haut, des clairières

issues d'anciens alpages apparaissent. Une végétation à hautes herbes s'y développe où dominent l'alisier nain, le rosier des

Alpes, la gentiane jaune et le beau pigamon à feuilles d'ancolie. Nous pénétrons ensuite dans les pelouses subalpines où la

forêt s'étiole. Quelques épicéas et hêtres mais surtout les pins à crochet qui se sont maintenus dans les secteurs défavorables au

pâturage. Les sous-arbrisseaux sont nombreux dans cette pinède clairsemée. Certains endroits humides accueillent grassettes,

soldanelles et bartsies des Alpes. A l'opposé, les endroits secs seront le refuge du lin des Alpes, des nigritelles, de l'aster des

Alpes ou du millepertuis de Richer. Au sommet, anémones pulsatilles, et trolles enchantent le printemps. Plus tard dans la

saison, la joubarbe des Alpes, la gentiane de Clusius, l'érine des Alpes s'offriront à l'amateur.

La randonnée s'effectue depuis Lelex. Le GR9 démarre à 100 m environ du départ de la télécabine. La durée à prévoir est de 7 

heures. Niveau : bon randonneur; prévoir eau, coupe-vent. L'ambiance alpine doit rendre le randonneur très prudent en cas de

mauvais temps. Le dénivelé positif est de 850 m. L'itinéraire raccourci depuis le col du Crozet (en télécabine) dure 3 heures et

est peu difficile avec un dénivelé positif de 300 mètres. carte IGN 1/25000 : n°3331OT.

Source : "la flore de la montagne jurassienne" de Max André chez Néo Editions.