On distingue deux types de formation des cavernes :
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Le premier correspond aux cavités "formées lors du dépôt de la roche qui les contient". C'est le cas des vides rencontrés
dans les coulées de tuf, les récifs coralliens, mais aussi des "tunnels sous-laviques".
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Le deuxième, le plus important par le nombre de cavités, correspond aux "cavités formées postérieurement au dépôt de la
roche". Leur creusement peut avoir une origine uniquement mécanique : c'est le cas pour les "chaos de blocs à la base d'un à-pic, les
pans de falaise basculés", les "fentes de décollement", "les grottes des grès de la forêt de Fontainebleau", "le choc des vagues", l'action
du gel, etc...
L'érosion (destruction mécanique) de la roche est faible sous terre : il est rare que les eaux charrient des éléments plus durs (sable
siliceux) que la roche encaissante. La formation des galeries est le résultat de l'attaque chimique du calcaire. Les eaux de pluie,
auxquelles s'est ajouté le gaz carbonique de l'atmosphère et celui rencontré dans les couches superficielles du sol, deviennent
corrosives. En s'enfouissant dans les fractures de la roche et dans les joints de strate, les eaux creusent des conduits appelés galeries,
puits, méandres, laminoirs, suivant leur forme. Ce faisant, elles se chargent en carbonate de calcium.
Ces eaux saturées libèrent ensuite leur excès de gaz carbonique, notamment en suintant au plafond, ou sur les parois des galeries ou
des salles.
Les carbonates précipitent sous forme de calcite ou d'aragonite pour produire stalactites (tombent...), stalagmites (montent...) et
autres colonnes et draperies.
La grotte évolue dans le temps, en passant par différents stades de creusement et de remplissages. Ces derniers sont de trois sortes :
▪
les dépôts de matériaux charriés par les eaux souterraines (ils sédimentent à
mesure que l'énergie de l'écoulement baisse),
▪
les effondrements de roche des voûtes et des parois,
▪
les concrétions.
Séparément ou combinés, ces éléments peuvent finir par obstruer totalement un
conduit.
Au total, à l'intérieur des massifs calcaires, les vides naturels, pénétrables par l'homme,
ne représentent sans doute qu'un faible pourcentage, comparé à l'ensemble des
conduits non pénétrables.
source : Fédération Française de Spéléologie.
documentation : les dossiers de Futura-Sciences sur le calcaire ainsi que sur les
marbres du Jura, le dossier de l'ANECAT sur le monde souterrain.