Paysage sculpté par les glaciers lors de la dernière glaciation (Würm). Le lac de Chalain s'est installé en amont des
moraines frontales, dans la dépression libérée par la glace. Au fond la côte de l'Euthe; juste devant le croissant de
moraines. La rivière d'Ain coule entre cette côte et les moraines.
Dans le canton du Jura (Suisse), le relief voit une succession d'anticlinaux et de synclinaux rapprochés. La rivière Birse
franchit le 1er anticlinal par la cluse de Court, profonde entaille spectaculaire. Elle a formé au nord deux autres cluses
pour franchir les deux anticlinaux suivants.
L'anticlinal du Chasseral est un pli long de 25 km. Sa voûte est érodée et comporte une combe axiale très développée.
L'érosion a détruit les calcaires et les marnes du Jurassique supérieur. La combe est limitée par deux crêts rocheux qui
dominent deux combes latérales de part et d'autre d'un mont dérivé, le petit Chasseral.
Le pli en champignon de la Cernaise est contemporain du "Chapeau de Gendarme". Les calcaires marneux, élastiques, ont
été ployés lorsque l'anticlinal des Molunes, poussé vers l'ouest, a recouvert le synclinal voisin en glissant le long d'un plan
de chevauchement.
Dans le canton de Soleure (Solothurn) en Suisse, l'Obergrenchenberg culmine à 1348m. Il présente une combe axiale
intéressante qui comporte un long chapelet de dolines assez spectaculaire. Les dolines sont des dépressions fermées des
milieux karstiques, dans lesquelles le calcaire a été dissous par l'eau de pluie, provoquant l'affaissement du sous-sol. Les
dimensions pouvent atteindre plusieurs centaines de mètres en extension et plusieurs mètres en profondeur. Les argiles
de décarbonatation s'y accumulent.
Le village de Drom au coeur de la vallée. Cerné de tous côtés par des monts boisés, champ clos de 16 km2, le bassin de
Montmerle-Drom-Ramasse est façonné par l'eau, totalement absente en surface...sauf lors des inondations! Cette situation
est celle des "poljés", dépressions en forme de bateau au fond desquelles l'eau de pluie disparaît.
La vallée synclinale des Rousses ou Val de l'Orbe. C'est sans aucun doute le plus beau val de la région, par la simplicité et
la pureté de sa forme. Perché à plus de 1 000 mètres d'altitude, il forme une large dépression qui s'étire sur une vingtaine
de kilomètres. Les lourdes masses du Risoux au Nord-Ouest et du Noirmont au Sud-Est le dominent de leurs versants en
pente forte et couverts de résineux. Au nord, le chevauchement de la Dent du Vaulion l'interrompt : l'Orbe disparaît et
ressurgit quelques km plus loin et quelques centaines de mètres plus bas à Vallorbe. Voir sur le site : Lac des Rousses
et lac de Joux.
Les mouvements qui ont secoué la région sont responsables de la mise en
place d'un type de structure tectonique original : la structure plissée.
L'allure générale des déformations dépend à la fois de la composition de
la série sédimentaire et de l'importance des poussées qui s'exercent sur
elle. Le plissement est favorisé par la succession verticale de roches aux
propriétés mécaniques différentes. En fonction de leur faible plasticité,
les couches calcaires se ploient régulièrement. Au contraire les marnes et
argiles, par nature très plastiques, se déforment beaucoup plus et
peuvent migrer latéralement, formant ici des bourrages, là des
étirements qui permettent le plissement régulier
des couches plus rigides.
Dans le Jura, la structure de la série
sédimentaire offre deux niveaux plastiques
fondamentaux : à la base les marnes et argiles du
Trias et du Lias, au milieu les marnes et marno-
calcaires du Jurassique supérieur. Les niveaux
rigides correspondent aux deux ensembles de
couches calcaires. Les composantes élémentaires
de la structure plissée, sont les anticlinaux et
les synclinaux. En longueur, ces structures ont
une grande continuité puisqu'elles se
développent souvent sur plusieurs dizaines de
kilomètres. Par contre la largeur varie de
quelques centaines de mètres à quelques
kilomètres. Dans le secteur de la haute chaîne les
anticlinaux sont en général plus larges que les
synclinaux. A ces unités correspondent les
Monts et les Vaux.
Autres déformations subies par la série
sédimentaire : les failles, cassures qui séparent
deux compartiments et les décale dans un
mouvement relatif qui peut être vertical ou
horizontal, suivant le sens des poussées
tectoniques. Les plus importantes jouent en
décrochement. (voir ci-dessous l'encart
consacré au décrochement de Pontarlier).
D'autres, les chevauchements, sont des
accidents cassants associés aux structures
plissées dont ils suivent les directions axiales.
Dans tous les cas, le déplacement horizontal
relatif des deux compartiments est souvent de
quelques centaines de mètres.
Les glaciers et l'érosion classique ont modelé
le paysage résultant du plissement de base en
formant de nouveaux éléments du relief. Ainsi,
les combes sont des dépressions creusées par
l'érosion, au sommet d'un anticlinal. Elles
s'étirent suivant l'axe du pli et se développent
dans des roches tendres. Les couches dures qui
constituent l'enveloppe de I'anticlinal ont été
enlevées au sommet du mont, mais forment de
part et d'autre de la combe des crêts qui la
surplombent parfois de façon vlgoureuse.
La cluse est une gorge creusée par une rivière pour traverser les monts.
Les formes complexes et particulières liées aux reculées, au karst et au
monde souterrain sont évoquées dans des pages spécifiques. D'autres
modelés de surface peuvent être rencontrés : lapiaz (voir la page
spécifique) , dolines, avens et vallées sèches (encore appelées poljés
ou ouvalas).
Le diaporama (à dérouler manuellement de préférence) vous montre les
paysages actuels qui correspondent à ces éléments de géologie et permettent
de mieux comprendre celle-ci. Tous mes remerciements à Vincent Bichet
(Université de Besançon) pour son aide et ses magnifiques photos aériennes.
Le décrochement de Pontarlier
Il recoupe toute la haute-chaîne depuis le bassin du Léman au Nord de Lausanne jusqu'au
plateau de Valdahon. Le décalage horizontal provoqué par cette faille est estimé à 8,8 km.
Dans le paysage le décrochement se traduit par une dépression linéaire produite par
l'érosion des terrains fracturés. Cette dépression parcourue par la route nationale Besançon-
Lausanne offre une voie de circulation aisée pour traverser le massif jurassien.