Magnifique Jura  

 

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Le pays des dinosaures

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Mythes et réalités

- Première espèce identifiée en 1822 :

l'iguanodon. Le terme "dinosaure" est

inventé en 1842 par R.Owen,

paléontologue anglais. Dinosaure vient

du grec deinos "terriblement grand" et

sauros "lézard". A ce jour, 527 espèces

ont été décrites. En 2006, les

chercheurs du CNRS ont démontré qu'il

s'agissait pour certains d'entre eux

d'animaux à sang chaud.

- Ce n'étaient pas tous des animaux

gigantesques : certains avaient la taille

d'un poulet, voire moins. Le microraptor

mesurait 5 cm, la taille d'un petit oiseau,

et grimpait (probablement) aux arbres.

-  La réputation de gros lourdauds

stupides qu'ont les dinosaures n'est pas

justifiée. L'estimation des QE va de 0,2

(le diplodocus) à 5,8 (la famille de

velociraptor).

- Leur disparition il y a 65 millions

d'années est la conséquence d’une

importante crise environnementale

expliquée (de manière probable) par les

effets cumulés d’une intense activité

volcanique en Inde puis par la chute sur

la Terre d'une gigantesque météorite

dont le cratère d’impact de 200 km de

diamètre est localisé dans le golfe du

Mexique. Par contre, nous ignorons

pourquoi les oiseaux, les reptiles comme

les crocodiles et tortues, eux, ont

survécu. Les dinosaures ont laissé des

descendants : nombre de chercheurs

classent les oiseaux comme un sous-

groupe des dinosaures.

Les dinosaures sont apparus il y a 230 millions d'années, environ 20 millions d'années après la crise biologique de la limite permo-triasique (-251 m.a.) qui vit 90% des espèces vivantes disparaître. A cette époque, les continents étaient regroupés et formaient la Pangée qui commença à se disloquer vers -200 millions d'années, pour progressivement aboutir à la configuration actuelle des continents.

La pangée de Wegener

Durant toute cette période, le climat de la planète fut chaud, sec ou modérément humide ; les calottes glaciaires disparaissent, et le niveau marin s’élève ; les mers recouvrirent les continents arasés hérités du Trias ; les terres émergées furent donc peu à peu réduites, cernées de lagunes et de mers peu profondes. Dans ces eaux chaudes se déposèrent d’importants sédiments carbonatés; invertébrés, poissons et reptiles marins s’y diversifièrent. L’air fut conquis par des reptiles volants, les Ptérosaures.

Vers -150 m.a. apparurent les oiseaux, descendants directs des dinosaures. Les premières plantes à fleurs datent de -130 m.a. environ. Quant aux mammifères, ils sont apparus très tôt, vers -215 m.a. et ont traversé presque toute l'époque des dinosaures. Ces derniers ont existé pendant 165 millions d'années, avant de disparaître il y a 65 millions d'années, lors de la crise biologique marquant la limite Crétacé-Tertiaire.Jouant d'abord un rôle modeste parmi les autres reptiles, il ont peu à peu pris de l'importance dans les éco-systèmes, jusqu'à les dominer. Parfaitement adaptés à la vie terrestre, les dinosaures se sont diversifiés en de nombreuses lignées, notamment les Théropodes , bipèdes et carnivores; les Ornithischiens , bipèdes ou quadrupèdes et herbivores et les Sauropodes , bipèdes et carnivores. L'extinction des dinosaures et de près de 75 % du monde vivant de l'époque, a complètement bouleversé la faune. Le temps des mammifères était arrivé, occupant la place laissée par les ex-maîtres du monde.

Jurassique, Jura, Jurassic Parc? Il aurait été étonnant que notre région ne produise pas de trace de la présence de ces dinosaures mythiques. Le musée d'archéologie de Lons le Saunier présente des restes de squelette de Plateosaurus trouvés dans le Jura. Toutefois, les découvertes restent assez récentes. Des pistes de locomotion de dinosaures ont été mises en évidence en Suisse dès 1988 sur deux sites difficilement accessibles. Et puis en 2002, à Courtedoux , en Suisse toujours, dans le canton du Jura non loin de Porrentruy, un site majeur a été révélé suite aux travaux préalables à la construction d'une autoroute. De très nombreuses empreintes de Sauropodes et de Théropodes ont été relevées dans ce qui fut il y a 151 millions d'années une boue calcaire déposée dans un environnement littoral.

Dans le Jura français, en 2004 furent découvertes à Coisia dans le sud du département du Jura, des empreintes sur une paroi rendue verticale par le plissement des couches géologiques et dégagée lors de travaux routiers. Datées de -150 millions d'années, elles montrent 9 pistes de déplacement de Sauropodes. Enfin, dernière découverte en 2004 sur la commune de Loulle près de Champagnole (rendue publique à l'automne 2006) d'un site très important et unique en France.

"Un tiers de la surface seulement est à découvert et on a déjà recensé quelque 500 empreintes de Sauropodes de tailles différentes. Les plus petites font 20 cm de diamètre, les plus grosses, 90 cm. On pense qu’il y en a entre 1.000 et 1.500 au total". Les pistes sont très nettement tracées. Les empreintes les plus larges laissent à penser que ces dinosaures pouvaient peser entre 30 et 40 tonnes. En première approche, la datation indique -155 millions d'années. La carrière où est situé le site a été de courte exploitation et une partie de la dalle supérieure de calcaire n'a pas été entamée ce qui motive les espoirs des scientifiques.

non loin de la carrière, cohabitation lépidoptère/coléoptère

Bilan des fouilles 2007 et projet 2008.

La 1ère campagne de fouilles préliminaires a eu lieu en juillet 2007. On sait désormais que ce sont bien des brontosaures qui occupaient le site. Huit animaux différents ont été repérés, se déplaçant en tous sens, à des époques différentes. Pas de "troupeau" donc! Les dimensions des animaux ont été confirmées, matérialisées par des couleurs différentes selon les pistes mises en valeur. Très intéressant le travail d'évaluation de la vitesse de déplacement de ces dinosaures : les modèles mathématiques ont donné 4,2 km/h pour l'un et 3,4 km/h pour l'autre soit approximativement la vitesse de déplacement de l'homme. Autre découverte importante : la mise à jour de 4 niveaux différents de dalles calcaires à empreintes montrant une occupation du site à des époques géologiques différentes.

Les fouilles 2008 permettront d'évacuer les déblais qui occupent à ce jour le tiers de la surface de la carrière. L'évacuation de l'eau de pluie qui recouvre en partie le site lors de fortes chutes sera entreprise. Les différents niveaux de dalles à empreintes seront dégagés. Et puis il faudra tout nettoyer, compter, identifier, mouler, effectuer les relevés photographiques d'altitude au moyen d'un drone (tests réalisés en 2007) et enfin effectuer un scannage lasérométrique du site. De longs mois d'études en perspective!

Ce site exceptionnel devrait draîner une foule nombreuse pour peu qu'un projet de valorisation (à la hauteur du potentiel du site) voie le jour au terme des fouilles. Documentation complémentaire : on pourra consulter le site dédié.

Loulle - les fouilles 2008 - découvertes d'empreintes de thérapodes.

Les fouilles se déroulent du 1er au 31 juillet. Une grosse équipe de 25 personnes occupe le site et a du déblayer, balayer, nettoyer la carrière. Celle-ci a vu sa surface considérablement agrandie après un premier travail de travaux publics. Les fouilles ont donc débuté sous le regard attentif des curieux qui sont présents tous les jours. A noter que des visites accompagnées sont organisées le dimanche!

Une piste laissée par un énorme brontosaure a été ajoutée aux découvertes précédentes. Les empreintes sont de l'ordre du mètre de diamètre! Et puis la découverte d'empreintes de thérapodes est sûrement le fait majeur de ces fouilles 2008. A deux endroits différents, sur des dalles de différents niveaux, ces empreintes de dinosaures carnivores sont présentes. Les premières empreintes découvertes sont au même niveau que les empreintes de brontosaures : ils étaient donc contemporains sur le site. Les deuxièmes empreintes découvertes l'ont été sur une dalle différente, un peu plus récente. Deux tailles très différentes pour ces empreintes : les plus grandes occupent un carré de 30 cm/ 30cm environ; les plus petites de 20cm / 20cm environ. C'est le dégagement partiel de la carrière qui a permis de les mettre en valeur. Le site de Loulle s'enrichit donc et qui sait, les fouilles n'étant pas terminées, d'autres surprises sont encore possibles.

Parallèlement à ces travaux, un travail de stratigraphie a été opéré sur l'ensemble du secteur Mont-Rivel/Champagnole/Mont sur Monnet, incluant donc les deux reculées champagnolaises. Les chercheurs disposent maintenant d'un relevé complet et très détaillé leur permettant des datations extrêmement précises des différentes couches géologiques. J'ai ajouté quelques photos au diaporama.

Mai 2012 : deux géologues tirent la sonnette d'alarme.

Préserver de toute urgence la piste aux dinosaures de Loulle, c’est le message alarmant que Michel Campy et Vincent Bichet, géologues, ont lancé cette semaine. Cet espace de 3000 m2 situé à l'entrée de la commune de Loulle n’a pas été protégé depuis sa découverte en 2004 (révélée à l'automne 2006) par un géologue amateur. Le gel de cet hiver a accéléré sa détérioration déjà bien présente. Si rien n'est fait, les empreintes pourraient bien disparaître d'ici trois ans. Les géologues proposent une solution pour le protéger : le recouvrir et le remblayer.

Mise à jour le 29 novembre 2013 : TOUJOURS RIEN!

Loulle - Circulez : il n'y a (presque plus) rien à voir!

Le 21 mai 2014. Ainsi en ont décidé les élus. Le site est recouvert à 80% d'une épaisse couche de terre "protectrice" des traces mises à jour par les scientifiques. Pour l'instant nous dit-on, en attendant qu'un projet de mise en valeur soit élaboré. On sait que la France est la championne du provisoire qui dure. On sait aussi que le Jura ne brille pas particulièrement dans le domaine de la Culture; alors la culture scientifique oublions là!


En tout cas, il est inutile d'emmener les enfants ou les personnes intéressées découvrir les empreintes de dinosaures carnivores, ou la sédimentation fossilisée des vaguelettes du bord de la lagune, sans parler des empreintes les plus imposantes (90 cm à un mètre de diamètre). Sans ces éléments, raconter l'histoire fabuleuse du jurassique moyen n'a plus guère de sens. La page "dinosaures" de ce site vous en apprendra plus! (rubrique "savoirs")


Au fait, j'ai été très étonné que le parking ne soit pas lui-même recouvert de la même épaisse couche de terre. A quoi sert-il désormais?

le site tel qu'il se présentait avant le dernier aménagement!


Le 01 mai 2015. Nous y sommes! quelques panneaux d'information ont été installés et une plate-forme métallique posée sur la partie non recouverte de la dalle calcaire. Les visiteurs vont pouvoir approcher des pistes sans les piétiner.

le site aujourd'hui!


L'actualité des dinosaures

- Le plus ancien ancêtre des oiseaux. (11/05/2015)

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- Siats meekerorum , la nouvelle terreur du Crétacé. (22/11/2013)

De gigantesques traces de dinosaures découvertes dans l'Ain

Une découverte « colossale» selon les deux paléontologues qui travaillent sur le site. De multiples traces de dinosaures ont été repérées sur la commune de Plagne, dans l'Ain. Entre Oyonnax et Bellegarde-sur-Valserine, ce lieu a incontestablement été fréquenté par de nombreux sauropodes avant de devenir le paradis des marcheurs, à une heure de Lyon. source ici et là.

Dinoplagne. La piste, et ses empreintes, pourrait devenir la plus longue au monde

L’histoire est en marche. Déjà connu pour abriter les plus grandes empreintes de sauropodes au monde, le site de Plagne pourrait, cet été, devenir la plus grande piste de traces ininterrompues de ces quadrupèdes herbivores d’environ 60 tonnes.


C’est l’un des espoirs de Patrice Landry, membre de la Société des naturalistes oyonnaxiens (SDNO) et co-découvreur du site en avril 2009, avec Marie-Hélène Marcaud.Tous les dimanches du mois de juillet, les fouilles reprendront avec l’aide des chercheurs et étudiants du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Lyon. « Dinoplagne » sera également ouvert aux visiteurs, toujours nombreux et curieux. À ce jour, la piste de Plagne fait 87 mètres de long.


Pour dépasser la plus longue du monde, basée au Portugal et mesurée à 147 mètres, tout dépendra de la direction qu’a prise le dinosaure il y a 150 millions d’années, quand la mer recouvrait le Bugey qui regorge de traces. « Le record n’est pas un objectif », avance Patrice Landry, qui souhaite aussi prolonger la piste des théropodes, petits carnivores bipèdes dont on peut voir les traces de griffes au sol, ou encore trouver « une griffe ou une dent ».


Le plus important pour le géologue est de trouver un maximum de partenaires financiers, publics ou privés, pour « préserver le site, le valoriser et avoir les moyens de faire venir des entreprises avec des engins pour avancer plus vite ». Site de Plagne ouvert au public tous les dimanches de juillet de 9 h 30 à 17 heures.