Magnifique Jura
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Sous-bois en hêtraie-sapinière, altitude 850 mètres.
Underwood in beech grove-fir plantation, altitude 850 meters.
Le sorbier des oiseleurs
the Mountain Ash (sorbus aucuparia)
La "reine des bois"
Goat's beard (Aruncus Dioicus)
La Saine - le printemps illumine les gorges de verts multiples dans cette pente très raide, peu accessible, où les résineux n'ont pu
s'imposer.
- spring illuminates the multiple throats of greens on this very stiff slope, not very accessible, where the coniferous trees could not
assert themselves.
Le massif de la Dole vu depuis le Pic de l'Aigle - Bel exemple des étages forestiers entre le deuxième plateau et les forêts
d'altitude.
The massif of 'la Dole" seen since the Peak of the Eagle - Beautiful example of the forest stages between the second plate and the
high forests.
Chatelblanc - la roche blanche - Vue de la partie haute du Val Foncine; pacage et forêt mixte à 1100 mètres d'altitude.
Sight of the high part of the Valley Foncine; pasturage and mixed forest with 1100 meters of altitude.
Du haut du Mont-Rond (1550 m) dans la haute-chaîne, on voit bien la limite supérieure de la forêt, en léger contrebas (vers 1450
m).
Top of the Mont-Rond (1550 m) in the high-chain; we can see well the higher limit of the forest, below (around 1450 m).
Magnifique "l'impatiente n'y touchez pas"
The splendid "Touch-me-not" (impatiens nolitangere L)
Forêt de la fresse- papillon La petite tortue (Aglais urticae)
The smalltortoiseshell in the forest of "Fresse"
Magnifique hampe florale d'angélique sauvage.
Splendid floral scape of wild angelica (angelica sylvestris L).
Le fusain d'Europe et ses curieux fruits, abondant dans les lisières forestières.
the spindle tree and its curious fruits, abundant in the forest edges.
La lumière rasante de fin d'été donne aux fougères cette belle couleur acier dans un sous-bois assombri.
The shaving light of end of summer gives to the ferns this beautiful color steel in an obscured underwood.
Le givre : en hiver, les gouttelettes du brouillard cristallisent sur les aiguilles des conifères en bordure de chemin.
White frost: in winter, droplets of the fog crystallize on the needles of conifers in edge of way.
Magnifiques cristaux de givre à l'extrémité d'un épicéa.
Splendid crystals of white frost at the end of a spruce.
Mégaphorbiaie au-dessus du lac de l'Abbaye.
"Mégaphorbiaie" above the lake of l'Abbaye.
Prairie montagnarde sous-forestière à proximité de Prénovel.
Under-forest mountain meadow near the village of Prénovel.
La forêt : histoire et végétation
Forêts
Histoire
Le Risoux
Arboretum
La Joux
Hormis la forêt de Chaux, forêt de plaine à feuillus, les forêts montagnardes ou "joux"
sont des forêts "noires", dominées par les résineux. Ceci n'est vrai que depuis 3000 ans
environ où, à la suite d'une baisse des températures, la hêtraie-sapinière a colonisé
progressivement la montagne jurassienne et remplacé la chênaie mixte. L'épicéa
s'implanta plus tard.
Jusqu'au 18ème siècle, l'homme a éliminé les résineux de manière à favoriser les
"arbres à fruit" (fruitiers, chênes, hêtres) susceptibles d'apporter un complément de
nourriture ainsi que les essences utilisées par l'artisanat local. "Estable sans pareil", la
forêt était le troisième grenier de Bourgogne. Le sapin céda progressivement sa place à
l'épicéa car il était beaucoup plus recherché : pour la fabrication de la poix mais aussi ses
nombreuses utilisations en charpente et construction navale. Après l'abandon de la
métallurgie au bois, remplacé par le charbon, les
résineux ont recolonisé la montagne jurassienne,
avec l'aide des forestiers qui les ont acclimatés au
premier plateau. La limite naturelle de l'aire de
répartition du sapin est donc difficilement
déterminable.
Les types forestiers varient selon les étages
montagnards. Lorsque la pente a limité l'inter-
vention humaine, de belles hêtraies occupent
l'espace, nous gratifiant d'automnes magni-
fiques. Dans les zones d'éboulis, les érables et les
tilleuls s'ajoutent au spectacle. C'est seulement
lorsque le terrain devient plus plat que la
hêtraie-sapinière présente une vigueur
phénoménale vers 800-1000 mètres d'altitude.
Plus haut en altitude, les myrtilles agrémenteront
le sous-bois. Localement, quelques feuillus
réapparaissent comme les érables et les ormes;
ces derniers malheureusement atteints par la
graphiose ont pratiquement disparu.
Les arbustes sont bien représentés, notamment
en lisière de forêt : chèvrefeuilles, églantiers,
framboisiers y sont fréquents. Le potentiel
biologique se révèle lors d'une coupe forestière :
une végétation luxuriante se développe
immédiatement : le laurier de St-Antoine, le
séneçon de Fuchs, la valériane officinale, la très
belle "impatiente n'y touchez pas" dominent.
Dans les zones d'alpage, restent quelques épicéas
isolés ou encore sur quelques sommets, quelques
pinèdes claires.
Plus surprenants, les mégaphorbiaies "sont des jardins luxuriants et éxubérants qui
mêlent les violets, les blancs, les roses et les bleus, au milieu des verts austères de la
forêt ou des verts plus tendres de la prairie".(*) Les mégaphorbiaies occupent les
cuvettes où les eaux de pluie ou de fonte ont entraîné limons et humus, mais aussi les
pelouses subalpines abandonnées par le pacage et encore les zones marécageuses. Ce
sont des groupements de hautes herbes où les millions de fleurs attirent de multiples
papillons et insectes, offrant un spectacle magnifique au photographe et au promeneur.
Ce milieu très productif est d'une importance capitale pour toute une faune qui
comprend des espèces rares. Son manque de rentabilité économique est son principal
ennemi et tout doit être entrepris pour maintenir cet extraordinaire espace de diversité
biologique.
(*) Max André, "la flore de la montagne jurassienne" - Néo éditions.