On a débaptisé la l'Ayme pour l'appeler la Lemme et c'est bien dommage. Il est vrai que la nouvelle orthographe adoptée en 1789 est celle
des hommes étrangers au pays.
La Lemme prend sa source à la "Fontaine du cul", au pied de la Savine, à 908 mètres d'altitude. C'est une source intermittente qui servait
de baromètre à nos ancêtres. Elle chemine dans la forêt et aux Martins est renforcée par le ruisseau du Lac des Rouges Truites; puis elle
serpente dans les marais de la Chaumusse, laisse son nom au pont de Lemme où ne restent ni péage, ni moulin, ni auberge; elle ralentit
devant ce qui reste de la scierie du Métant, passe sous le pont romain et là, aussitôt après avoir traversé la Nationale 5, fait ses adieux au
Grandvaux.
Elle fait alors en deux bonds une chute de 12 mètres. Ensuite elle devient torrent sautant de marmites en chaudières et la voilà dans la plaine
de Morillon où elle pénètre par une nouvelle cabriole: le saut de la bique qui faisait tourner, comme les autres, une petite scierie. Grossie et
troublée par le Dombief, elle se calme et dépose ses boues apportées par cet affluent. Pendant un kilomètre elle laisse parler pour elle le
hameau de Morillon devenu célèbre grâce à elle et à son pont. Puis elle traverse de jolies gorges, massacrées par la RN 5, avant d'atteindre la
Billaude, sa cascade de 28 mètres et quelques centaines de mètres de forte dénivellation avant d'atteindre la plaine de Syam et d'y rejoindre
la Saine.
(Adapté de JM Guyon)
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